La "jeunesse swing" ou l'insouciance des jeunes Allemands
La jeunesse swing était-elle réellement une forme de rébellion ?
Qu’est ce que la jeunesse swing ?
La jeunesse swing est un mouvement né dans les années 1940 en Allemagne nazie. Il repose sur les idées et les actes des jeunes, qui trouvent le parti national-socialiste trop puritain, trop strict, trop morne à leur goût et décident de faire la fête pour oublier l’horreur de la guerre. Ils dansent sur du jazz, s’habillent dans des tenues très colorées, boivent et musardent dans les rues tard le soir. Pour les adeptes d’Hitler, ces jeunes sont traités de « débauchés », « délinquants » et « infréquentables ». En se faisant arrêter à ce type de soirées, ils sont destinés à la peine de mort.
Qu’en pensaient ces adolescents ?
Le parti nazi avait ôté toute joie de vivre à l’Allemagne et, même dans ces conditions, un jeune est toujours un jeune et il ressent le besoin naturel de sortir et de s’amuser.
Les « cents pour cents » (nom donné aux adeptes du parti d’Hitler) trouvaient ces actes dégénérées et refusaient l’idée que leurs progénitures se rendent à ces « soirées du diable ». Les adolescents se procuraient au marché noir pour une somme exorbitante de Reichsmarks (la monnaie allemande sous la dictature nazie) des soixante dix-huit tours d’artistes tels que Benny Goodman (photo), Duke Ellington, Count Basie, …
Tout acte de ce genre était suivi d’une convocation à la Gestapo.
Ces jeunes voulaient-ils tous entraîner la chute du nazisme ?
Environ 20% des jeunes participants à ces soirées avaient autre chose en tête que de se rebeller activement contre la dictature sous laquelle ils vivaient. Ils voulaient juste s’amuser comme tous les gens de leur âge. Néanmoins, tous savaient que c’était interdit et qu’ils prenaient des risques considérables en se présentant à ces soirées.
Pour libérer l’Allemagne d’Hitler, ces soirées sont purement inefficaces. Quelques jeunes, plus engagés, s’incorporent dans d’autres mouvements plus actifs, comme héberger des juifs ou distribuer des tracts.
La jeunesse swing était donc réellement bien une forme de rébellion car elle ne faisait pas l’unanimité des adolescents allemands. Tout dans leurs actes était interdit par le parti. Toutefois, ils étaient tellement peu efficaces que ce fut une forme de rébellion passive.
Image : Wikimedia Commons